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Page:Desbordes-Valmore - Livre des mères, 1840, t2.djvu/112

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de l’Afrique, disait l’autre en soupirant pour un long fragment d’ivoire étiqueté : Dent d’hippopotame d’Afrique.

Mais, mieux garantis qu’Adam et Ève dans leur soif curieuse, ils tournaient autour de l’arbre de la science, sans pouvoir y rien cueillir, car il était sous les verroux. Ils n’entraient qu’avec leur père, quand nul danger ne pendait aux murs ; quand les serpents étaient vendus ou empaillés ; enfin, quand on pouvait faire ce voyage de la terre connue, sans crainte de se blesser en route. Mais un instinct dangereux ramenait sans cesse les enfants autour de cette salle, isolée de la maison par l’espace d’un jardin qui l’en séparait. C’était au bout d’une longue allée d’arbres, où ces enfants jouaient à tous leurs jeux bruyants. Ils choisissaient de préférence cette place à tous les coins frais et odorants du jardin dans le seul plaisir de le-