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Page:Desbordes-Valmore - Livre des mères, 1840, t2.djvu/146

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qu’aux oreilles bourdonnantes du petit garçon pantelant ces cris plus rudes et plus affreux : Au voleur ! arrêtez le voleur ! arrêtez le cheval ! arrêtez le voleur !

Jugez comme la solitude des champs fut désagréablement troublée par ce tumulte déshonorant pour Oscar ! combien le ciel avec tous ses yeux ouverts dut regarder tristement cette scène ! Des paysans, qui ne badinent pas sur les droits de la propriété, accouraient de toutes leurs jambes, armés de fourches et les yeux en fureur, prêts à déchirer peut-être ce frêle larron. Il y avait sérieusement de quoi frémir ! Oscar les entendit tout à coup si près de lui que l’insensé fut comme poussé à se précipiter dans l’eau, pour éviter le châtiment qui se préparait terrible.

Mais l’ange gardien, oh ! comme j’y crois à l’ange gardien ! il me semble le voir détourner lui-même le cheval de cette ri-