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Page:Desbordes-Valmore - Livre des mères, 1840, t2.djvu/152

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lampe dans l’arrière-boutique, fut prise d’un grand saisissement à la vue du petit garçon. — Croyez moi, dit-elle en préparant un bon souper à son guide harassé de fatigue, croyez-moi, Oscar, montez dans votre chambre et couchez-vous. Ce soir, votre père sera encore bien fâché, votre mère n’osera vous pardonner devant lui. Venez avec moi ; ce souper que je vous porte, vous le mangerez en vous couchant, et qui vivra verra ! Oscar monta sans proférer une parole.

Son pain fut très-amer ce soir-là, ainsi que tout ce que la vieille Éléonore avait monté pour manger.

Au milieu de sa mélancolie, à demi-déshabillé sur son lit, où l’on voyait à peine clair par une petite fenêtre, et par un reflet de la lune, abîmé dans mille pensers de crainte pour demain ! d’espoir dans la clémence de sa mère, de son père offensé,