Aller au contenu

Page:Desbordes-Valmore - Livre des mères, 1840, t2.djvu/35

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
34

sine et sa mère ouvrit avec empressement.

Au milieu de l’entretien amical qui s’engagea, monsieur Sarrasin observait le maintien de sa fille. Il craignait qu’elle n’en voulut dans son cœur à ce jeune garçon, auteur vrai ou supposé d’un si grand chagrin. Mais il ne vit nulle trace d’inimitié ni de bouderie sur ce petit front rêveur, et l’aima bien mieux encore. Amour à ceux que la douleur n’aigrit pas ; qui ne rendent pas les autres responsables de leur extrême sensibilité ! Alphonse l’avait fait souffrir, mais Alphonse n’était pas méchant ; il n’était qu’étourdi.

Cette petite le sentait bien, elle était si bonne, si triste de la perte de Fauvette, qu’elle n’avait pas besoin de joindre à son mal d’amitié, le mal qui mord le cœur, la haine. Sa mère avait dit une fois devant elle que la haine ferme la porte du ciel : oh ! cette