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Page:Desbordes-Valmore - Poésies inédites, 1860.djvu/209

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LE CHIEN ET L’ENFANT.


Enfant, d’une pierre lancée
Ne blesse pas le chien courant !
Que savons-nous si la pensée
N’anime pas ce corps errant ?
Peut-être un grand instinct le presse
Vers la prison qu’il sent là-bas…
Enfant, n’ayons qu’une caresse
Pour le chien qui ne nous mord pas !

Gardien de nos maisons ouvertes.
Sentinelle de vos berceaux,
C’est l’ami qui des tombes vertes
Visite les froids arbrisseaux.
Là, de son passé qui l’oppresse
À qui donc se plaint-il tout bas ?
Enfant, n’ayons qu’une caresse
Pour le chien qui ne nous mord pas.