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Page:Desbordes-Valmore - Poésies inédites, 1860.djvu/25

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LES ROSES DE SAADI.


J’ai voulu, ce matin, te rapporter des roses ;
Mais j’en avais tant pris dans mes ceintures closes
Que les nœuds trop serrés n’ont pu les contenir.

Les nœuds ont éclaté. Les roses envolées
Dans le vent, à la mer s’en sont toutes allées.
Elles ont suivi l’eau pour ne plus revenir.

La vague en a paru rouge et comme enflammée :
Ce soir ma robe encore en est toute embaumée…
Respires-en sur moi l’odorant souvenir.


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