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Page:Desbordes-Valmore - XII Élégies, 1925.pdf/82

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N’écris pas ! Je te crains ; j’ai peur de ma mémoire ;
Elle a gardé ta voix qui m’appelle souvent.
Ne montre pas l’eau vive à qui ne peut la boire.
Une chère écriture est un portrait vivant.
N’écris pas !

N’écris pas ces deux mots que je n’ose plus lire :
Il semble quand ta voix les répand sur mon cœur,
Que je les vois briller à travers ton sourire ;
Il semble qu’un baiser les empreint sur mon cœur.
N’écris pas !