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Page:Desmazures - Cours d'archéologie, les Indes, l'Égypte, l'Assyrie, la Palestine, 1890.djvu/84

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Cours d’Archéologie

de l’art égyptien : les obélisques, les sphinx, les colosses, les sarcophages, certaines colonnes et certains chapiteaux.

Ainsi les monuments de l’Égypte, si extraordinaires dans leur conception et leur exécution, sont expliqués par ces deux faits : la richesse du sol et l’abondance des merveilles minéralogiques.

Continuons maintenant à contempler les contrastes de ce pays si ancien par ses monuments, si nouveau par son contact avec la civilisation moderne.

Quand on remonte le Nil, après 30 lieues de navigation, on atteint le Caire, la plus grande ville du monde oriental après Constantinople. Elle contient plus de 400 000 âmes ; on est frappé de la richesse des palais, de l’éclat des maisons mauresques peintes en barres transversales, rouge et blanc, bleu et jaune, brun et gris ; on admire la quantité des dômes et des minarets. On est étonné de l’abondance, de la hauteur des palmiers et des sycomores. Voilà ce que l’on contemple d’abord, mais si on élève ses regards vers l’horizon, l’on contemple tout à coup des masses énormes qui semblent à une faible distance, quoiqu’étant à près de deux lieues. Trois triangles de pierre massive et régulière s’élèvent à près de 500 pieds. Ce sont les plus anciens monuments du monde, les plus parfaitement conservés contre l’injure des siècles ; ce sont des tombeaux au moins soixante fois séculaires, ce sont les Pyramides.

C’est la seule des sept merveilles du monde que le temps