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Page:Desmoulins - Satyres, 1789.djvu/24

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Le roi dit à la reine :
Baisez votre mari ;
Car ce n’est pas sans peine
Que l’œuvre a réussi.
J’étois bien éloigné
De croire à l’aventure :
J’étois prés de l’abandonner ;
Mais à force de fourgonner,
J’ai forcé la serrure.

On fit place à Madame
Tout au près du poupon ;
Monsieur disoit : ma femme
A déjà un soupçon.
Chacun se regardoit
En faisant la grimace.
Un plaisant dit : Je crois le cas ;
La chose ne me surprend pas,
Mais l’auteur m’embarrasse.

Au diable soit l’affaire,
Dit le comte d’Artois ;
Si j’en eus voulu faire,
Il n’eut tenu qu’à moi.
J’aurois pu procurer
Cette race bâtarde ;
Mais pour le bien de mon enfant,
Je m’en allois tranquillement
Baiser ma Savoyarde.