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Page:Dessaulles, Fontaine - Examen critique de la soi-disant réfutation de la Grande guerre ecclésiastique de l'Honorable L.A. Dessaulles, sans réhabilitation de celui-ci, 1873.djvu/15

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EXAMEN PAR UN FAILLIBLE.

preuve, dit-il, en est dans ce qui suit : « Or comme l’homme ne saurait jamais égaler Dieu en perfection, ce précepte signifie qu’il doit se perfectionner toujours autant que sa nature le lui permet. »

Je ne sais pas ce qu’on prétend faire prouver par cette phrase parfaitement orthodoxe ; car, ou elle ne signifie rien, ou elle signifie que, l’homme étant une créature finie, et ne pouvant par conséquent jamais atteindre à la perfection du divin original, que Notre Seigneur lui donne pour modèle, il doit s’efforcer cependant de s’en rapprocher autant que sa nature d’être créé et fini, peut le lui permettre. Mais c’est ce qu’on nous prêche tous les jours ; ce que disent de concert, tous les auteurs chrétiens. Vous il est vrai, M. L. e. l. r., vous voyez un tout autre sens dans cette phrase ; savoir la monstrueuse erreur du naturalisme : mais vouloir voir cela dans les quatre lignes citées de M. Dessaulles, c’est voir faux. Or, imputer faussement à quelqu’un une doctrine qui est certainement criminelle, c’est soi-même se charger d’un crime. Tous ceux qui ne peuvent pas lire la brochure, sont en droit d’expliquer cette phrase dans son sens véritablement naturel : prétendre à tout prix y voir la négation du surnaturel : c’est tout simplement la dénaturer, ou y voir un sens contre-nature.

Il est absolument possible que ce qui précède ou ce qui suit cette phrase de 4 lignes, que vous donnez ici isolément, détermine le sens de l’auteur à cette doctrine souverainement blâmable du Naturalisme. Vous nous le dites dans votre pamphlet ; mais pour nous, à qui il est expressément défendu de lire l’ouvrage, et qui ne pouvons raisonner que sur ce que vous nous en citez, nous voyons clairement dans cette phrase, un sens très-raisonnable et très-vrai.

Là-dessus, entreprenant une Autre Grande Guerre contre M. Dessaulles, qui n’y prêtait aucunement, et par suite contre de vrais moulins-à-vent, n’en déplaise aux véritables Don Quichotte, — ceux qui sont seuls à l’être et ce sans s’en douter ; — vous étalez deux grandes pages censées de théologie, assez oiseuses, d’une exactitude tant soit peu questionnable, sensiblement prétentieuses et par-dessus tout passablement nuageuses.

Tout ceci nous donne lieu de finir cet article par une conclusion à notre manière, calquée sur la vôtre, comme suit :


   Donc, M. Dessaulles, prétendre, comme vous le faites, que les paroles de Notre Seigneur : Soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait signifient que nous devons nous perfectionner autant que la nature nous le    Donc, M. Luigi, prétendre comme vous le faites, que les paroles de M. D., « comme l’homme ne saurait jamais égaler Dieu en perfection, le précepte de Notre Seigneur, signifie qu’il doit se perfectionner toujours