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Page:Dessaulles, Fontaine - Examen critique de la soi-disant réfutation de la Grande guerre ecclésiastique de l'Honorable L.A. Dessaulles, sans réhabilitation de celui-ci, 1873.djvu/35

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EXAMEN PAR UN FAILLIBLE.

La production détestable, que des consciences éhontées s’efforcent de soutenir et de populariser, qui sera éternellement la honte infligée à l’Église du Canada, à cette époque, se cache malgré ses auteurs. Il y a des livres qui ont ce sort de faire honte à qui les porte. Calomnier votre Comédie, dites vous, dites plutôt la Calomnie elle-même. Il n’est au pouvoir de personne de le faire. Ceux qui l’on écrite, savent bien que des mémoires réfutant les imputations dont on chargeait autrefois des hommes trop vénérables pour qu’on eût osé divulguer ce qu’on en écrivait sous le secret, sont actuellement étalés à Rome et garantissent de toute atteinte la compagnie qu’on veut vainement flétrir aujourd’hui. Mais quand ces avancés, ou démentis ou réduits à leur valeur, eussent été des vérités, quelle justice pourrait-il y avoir d’en charger aujourd’hui des personnes dont le plus grand nombre n’étaient pas nées alors, et dont tous, à peu près jusqu’au dernier, de ceux qui composent maintenant la maison calomniée, ne sont ni moins ignorants, ni moins révoltés de ces inventions, que le public à qui on cherche à les faire croire.


XIV


Ces mêmes auteurs n’ignoraient pas le magnifique témoignage donné par Sa Sainteté le Pape Grégoire xvi, d’illustre mémoire, dans lequel le Saint Père se plaît à reconnaître les éminents services rendus à la Religion par la maison Saint Sulpice, la recommandant par les termes les plus forts et les plus chaleureux, à l’Évêque de Montréal ; témoignage qui a d’autant plus de poids et de signification, qu’il suivait immédiatement les faits qui font l’objet de ces mémoires, et dont on ne cesse de charger les membres composant aujourd’hui, c’est-à-dire cinquante ans après les dits faits, le Séminaire de St.-Sulpice de Montréal.

Pour éluder la force de ce témoignage on a bien osé dire, qu’il avait été extorqué au Saint-Père à force d’importunités, et accordé par lui au Séminaire, ad duritiam cordis, pour le satisfaire à toute force et que partant, le Séminaire ne pouvait pas beaucoup s’en prévaloir aujourd’hui : comme s’il n’avait pas au contraire, d’autant plus de poids, qu’il était plus voisin des événements qui sont à peu près tout ce qu’on peut trouver de griefs, à opposer au Séminaire. Et quelle bonne foi de publier en ce moment de nouveau et sous différentes formes, ces mémoires anciens sans en mentionner les réfutations, ni tenir non plus le moindre compte du témoignage dont on vient de parler, autrement que pour travailler à l’énerver ?

On sait bien par exemple, qu’entr’autres vérités énoncées dans quelqu’un de ces mémoires[1], il est dit quelque part : « Que si

  1. Mémoire de Mgr. Provencher, page 3.