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Page:Dessaulles - Les erreurs de l'Église en droit naturel et canonique sur le mariage et le divorce, 1894.djvu/121

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sur le mariage et le divorce

les fausses décrétales. Ces documents de mensonge ont non seulement faussé pendant huit siècles complets tout le droit public de l’Europe, mais ils ont faussé tout autant la discipline de l’Église elle-même. Toutes les propositions du Syllabus réclamant la suprématie du Spirituel sur le Temporel remontent aux fausses décrétales. On savait déjà parfaitement ces choses à l’époque du concile de Florence et à celle du concile de Trente. Mais on s’est bien donné garde de dire que l’on s’appropriait les définitions ou les principes de prétendues décrétales dont Pie VI a dû reconnaître la fausseté en 1786. Il était plus commode de le faire discrètement sans le dire, et on ne s’en est pas fait faute.

Le cardinal de Cusa avait démontré au temps du concile de Florence que Nicolas Ier, dans sa lutte avec l’empereur Lothaire, s’était appuyé d’une fausse décrétale attribuée à l’évêque Anaclet Ier. Survient le concile de Florence qui définit comme vérité divine. précisément les énoncés et affirmations de cette fausse décrétale sur la suprématie universelle du pape et sur le mariage. Le mensonge devenait parole de Dieu. Voilà précisément pourquoi le concile de Florence n’était pas reçu en France. Au concile de Trente le cardinal de Lorraine écrit au pape pour lui rappeler qu’on ne tenait aucun compte en France du concile de Florence.

Vient enfin le concile de Trente qui légifère au long sur le mariage et affirme comme vérités divines pré-