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Page:Dessaulles - Les erreurs de l'Église en droit naturel et canonique sur le mariage et le divorce, 1894.djvu/253

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sur le mariage et le divorce

d’un dogme qui contredit un enseignement de Jésus ! En vivant dans l’adultère, la débauche, en mangeant la fortune de sa femme, le mari lui a clairement donné le droit de s’autoriser de la parole de Jésus. Qui se met en travers ? L’Église, qui est obligée d’obéir à Jésus ! Et elle vient charitablement infliger à la pauvre femme brutalisée, trahie et ruinée, le sort des femmes indiennes qui sont obligées de se jeter dans le bûcher de leur mari, mais avec cette différence qu’au lieu de la pousser dans le brasier elle la condamne à mourir de faim ! Il faut vraiment être ecclésiastique pour penser et raisonner ainsi.

Cette mère-là n’est-elle pas obligée de tout faire pour nourrir les enfants que son infâme mari lui a laissés et ne l’aide pas à entretenir ? Et s’il ne lui reste pas d’autre moyen de subsister qu’un second mariage faut-il qu’elle meure de faim avec ses enfants plutôt que de renoncer à une fidélité qu’elle ne doit plus, dont son mari l’a dégagée par son inconduite ? Comment l’Église ne voit-elle pas l’énorme erreur en simple justice qu’elle commet ici !

XLVII


Sois une héroïne ! Voilà qui est bientôt dit par un moine de haute intelligence qui ne manque de rien. Mais il ne s’agit pas pour la pauvre femme de phrases éloquentes ni de conseils platoniques. Il ne