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Page:Dessaulles - Les erreurs de l'Église en droit naturel et canonique sur le mariage et le divorce, 1894.djvu/98

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les erreurs de l’église

quelague, rapporteur du projet de loi abolissant le divorce introduit dans la chambre des députés.

« Aux yeux de cette religion sainte, le mariage n’est point un simple contrat naturel ou civil. Elle y intervient pour lui imposer un caractère plus auguste. C’est son ministre qui, au nom du Créateur du genre humain et pour le perpétuer, unit les époux. Le nœud qui se forme prend dans le sacrement une forme céleste, et chaque époux semble, à l’exemple du premier homme, recevoir sa compagne des mains de la Divinité même. »

Sûrement si ce passage signifie quelque chose, c’est qu’encore au commencement du siècle, et malgré les canonistes et les théologiens, on regardait encore le prêtre comme le vrai ministre du sacrement. En disant : « La religion intervient ; le mariage n’est pas un contrat naturel ; c’est le ministre de la religion qui unit les époux ; l’homme semble recevoir sa compagne des mains même de la Divinité », M. Trinquelague répétait évidemment ce qu’on lui avait enseigné au collège, puis dans la chaire et le confessionnal.

Mais ce qu’il affirmait si pieusement était en complet désaccord avec l’enseignement des théologiens, Liguori compris. Ceux-ci prétendent aujourd’hui que ce n’est pas le prêtre qui unit les époux. M. Trinquelague se trompait donc. Il ne se trouvait donc d’accord qu’avec les théologiens du xiie siècle, et même ceux du temps du concile de Trente, comme