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Page:Dessaulles - Lettres de Fadette, cinquième série, 1922.djvu/23

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vres gens, las et déçus, n’attendent peut-être que notre intervention amicale pour reprendre confiance ; leur amertume vient de l’abandon où ils se trouvent, ne leur tendrons-nous pas la main ? Il faut si peu d’intérêt sincère pour émouvoir une âme triste : si elle sent une sympathie inattendue, elle s’ouvre à l’espérance et c’est une vie nouvelle qui commence pour elle, une vie dans la lumière et qu’elle vous devra.

Ceux qui sont sans cesse à la recherche de toutes les parcelles de beauté sont riches, mais ils ont le devoir de partager leur fortune intérieure. Plus encore que l’aumône matérielle, l’aumône spirituelle est commandée, et en priver ceux qui en ont besoin, c’est presque les voler.


VIII

Lettres Anciennes


Le roman d’imagination me semble terne quand je tiens entre les mains des pages manuscrites, lettres, confidences intimes si vivantes encore quand ceux et celles qui les écrivirent dorment du grand sommeil depuis quatre-vingt ou cent ans.

De ces feuillets il se dégage tant de vie qui les colore, les anime et nous donne la sensation ou l’illusion de nos propres sentiments, que l’abîme qui sépare les morts des vivants