Page:Dessaulles - Lettres de Fadette, cinquième série, 1922.djvu/75

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

veut dire, en langage chrétien, dans l’expansion et l’élévation de leur âme qui a compris, qu’en vivant dans l’harmonie de tout leur être avec la vie telle que voulue par le Créateur, elles concourent à l’œuvre divine, elles se divinisent.


XXV

Imprudentes


Le petit Printemps hâtif fait une apparition charmante : enveloppé de soleil, soufflant des caresses, il a touché les saules qui reverdissent et les lilas dont les bourgeons se gonflent. Il a même voulu se faire accompagner d’éclairs et de tonnerre, tout comme s’il était installé, et naïfs, et crédules comme toujours, et tout en disant : « Il fera encore froid, » nous n’avons pas voulu croire que le printemps de mars est un être fantastique qui disparaîtra dans une giboulée !

Et les femmes imprudentes ont mis de côté leurs vêtements chauds : chaussées de bas de soie et de souliers légers, elles sautent par-dessus les flaques d’eau ou y déposent maladroitement le pied, quand le jupe trop étroite arrête leur élan ! Oh ! il y aura beaucoup de rhumes et des grippes et des névralgies, car les imprudentes ne veulent pas comprendre qu’elles ne sont ni plus jolies, ni plus aimées quand elles sont vêtues trop légèrement pour la saison.