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Page:Dessaulles - Six lectures sur l'annexion du Canada aux États-Unis, 1851.djvu/114

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Nous avons de plus payé $920,000 sur nos importations venant d’Angleterre, des colonies et des pays étrangers. Ces importations représentaient une valeur d’environ $7,000,000. Si nous n’eussions pas été une colonie Anglaise, nous aurions très probablement importé la moitié de cette valeur des États-Unis, et conséquemment nous aurions épargné les droits que nous avons payés à notre gouvernement sur la moitié de ces $7,000,000.

D’un autre côté, les droits américains sur les étoffes de laine et de coton, les fers, les liqueurs alcooliques étant plus forts que les droits canadiens, nous aurions payé au gouvernement fédéral sur ces articles qu’il nous aurait toujours fallu acheter en grande partie en Angleterre, une somme environ double de celle que nous avons payée à notre gouvernement : ainsi l’économie que nous aurions probablement faite sur la moitié des objets que nous avons importés d’Angleterre aurait peut-être été couverte par l’excédant de droits que nous aurions eu à payer sur l’autre moitié, qu’il fallait, dans tous les cas, faire venir d’Angleterre.

Je vais donc admettre que sur les étoffes de laine et de coton, les fers, les liqueurs fortes, les huiles et quelques autres articles, nous aurions probablement payé au gouvernement fédéral une somme équivalente à celle que nous avons payée au nôtre sur toutes nos importations venant d’Angleterre et des colonies ; l’admission doit satisfaire les plus exigeants : eh bien, le pays aurait encore, dans tous les cas épargné les $780,000 qu’il a payées sur les importations venant des États-Unis.

J’ai vu, dans le Merchant’s Magazine de New-York, un état comparatif, tiré d’un journal de Montréal, par lequel on prétendait prouver que si le Canada eût été annexé aux États-Unis en 1849, nous aurions payé sur nos importations totales de la même année £800,000 au lieu de £455,000. Cet état est évidemment erroné, et cela est du, je pense à la supposition que l’auteur me parait avoir faite, qu’après l’annexion, nous continuerions à importer nos articles de consommation des mêmes pays d’où nous les faisons venir aujourd’hui.

Or Messieurs, il n’y a pas de doute que l’annexion donnera une nouvelle direction à notre commerce, et que nous achète-