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Page:Dessaulles - Six lectures sur l'annexion du Canada aux États-Unis, 1851.djvu/77

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tres Américains ! ! ! ! de la responsabilité des ministres Américains envers le congrès ! ! ! !

Cet homme politique, ce législateur, après des années de dévorantes études sur les institutions Américaines découvre que les ministres Américains ne sont pas responsables au congrès ! ! Et cela, dans son opinion, est très mal, attendu que les ministres Anglais le sont au parlement.

Eh bien, cet homme, qui se targue de ses études sur les institutions Américaines, ne se doute pas le moins du monde que ceux qu’il appelle les ministres Américains ne sont rien autre chose que les employés personnels du Président : qu’ils ne sont pas reconnus, par la constitution, comme ministres ou administrateurs : que conséquemment ils ne peuvent avoir aucuns rapports officiels avec le congrès : qu’il ne peut donc pas être question de la confiance du congrès dans les ministres, puisque gouvernementalement parlant, il ne les connait pas ! il ignore que les fondateurs de la démocratie Américaine était trop sages et trop honnêtes pour y implanter ce système absurde de confiance implicite dans tel ou tel homme, qui, en Canada, a perdu hommes et choses ! Il ignore enfin, — en dépit de ses profondes études qui lui font certes, le plus grand honneur, — il ignore qu’aux États-Unis, le Président est directement, personnellement responsable au congrès de ses actes ; et que personne ne partage avec lui cette responsabilité. Or, du moment qu’une telle responsabilité pèse sur le chef de l’exécutif, il est assez inutile que ses subalternes la partagent !

En Angleterre, les ministres sont responsables parce que le roi ne l’est pas ; parce que le seul homme qui eût dû l’être, le seul homme qui occupe un poste d’où il n’est presque jamais sorti que du mal, est déclaré ne pouvoir faire mal ! ! ! ! parce qu’enfin les prérogatives de la couronne n’étant pas définies, elles sont censées illimitées. Or, comme il faut de toute nécessité que le pouvoir exécutif soit responsable, on imagina un palliatif qui, au premier abord, parait spécieux : on donna au roi un conseil qui gouverne en son nom et qui est responsable aux chambres des avis qu’il donne au roi, leur égal. Ainsi, dit-on, les chambres, au moyen du ministère, exercent un contrôle indirect sur le roi. Malheureusement, dans la pratique de ce système, le roi influence beaucoup plus les