Aller au contenu

Page:Destutt de Tracy - Élémens d’idéologie, première partie.djvu/116

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

celles-ci ne vous paraîtront peut-être qu’une répétition inutile ; mais j’aime à y insister, parce qu’on en trouve l’application toutes les fois qu’on a une chose quelconque à expliquer, soit de vive voix, soit par écrit, et qu’elles sont la base de toute bonne méthode.

D’après ces principes, j’ai commencé par vous faire distinguer, dans cette foule d’idées que vous avez, des sensations, des souvenirs, des jugemens, et des desirs. C’est déjà une manière de les classer et de s’y reconnaître : il ne s’agit plus que de trouver comment ces élémens se combinent.

Supposons d’abord que vous savez comment vous êtes parvenus à regarder vos sensations comme des effets des différens êtres qui existent dans la nature : cela nous est permis ; car il n’est pas douteux que vous le faites : et quand un fait est certain, on peut, sans inconvénient, en différer l’explication, et pourtant s’en servir comme d’une chose non contestée. Il ne nous reste donc plus qu’à voir comment, par le moyen de ces sensations, vous formez les idées individuelles des êtres qui les causent, et ensuite des idées plus générales, de classes, de