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Page:Destutt de Tracy - Élémens d’idéologie, première partie.djvu/175

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certaine, et le fondement de nos connaissances ne serait pas ébranlé.

Le second point, au contraire, est d’une toute autre importance ; car s’il n’était pas vrai que quand je sens un desir, quand je fais en conséquence de ce desir une action que je sens aussi, et quand j’éprouve une résistance à cette action, je suis certain d’une existence autre que celle de ma faculté de sentir, j’aurais, contre mon intention, prouvé que nous ne sommes jamais sûrs de cette seconde existence, en prouvant que tous autres moyens de la connaître sont insuffisans ; mais j’avoue que je n’ai pas cette inquiétude, et que je crois avoir établi ce second point d’une manière incontestable ; car il est bien constant que ma volonté c’est moi, et que ce qui résiste à ma volonté est autre chose que moi.

Toutefois l’on voit que pour que cette résistance me soit connue pour être une véritable résistance, il ne suffit pas que je sente un desir ; il faut que ce desir soit suivi d’une action, que je sente cette action aussi quand elle a lieu, et que tantôt elle ait lieu librement, tantôt elle éprouve une opposition. Voilà pourquoi, pour avoir con-