Page:Destutt de Tracy - Élémens d’idéologie, première partie.djvu/207

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ces attractions particulières qui produisent les combinaisons chimiques, l’adhésion, la cohésion, etc. Or, toutes ces forces toujours agissantes et les phénomènes qu’elles produisent, me montrent qu’il n’y a nulle part de repos absolu dans la nature, et qu’il n’y a même jamais de repos relatif que par l’effet de forces contraires qui se balancent ; d’où je conclus que ce n’est pas le repos, mais le mouvement, qui est l’état naturel de la matière ; et si je n’avais craint de trop choquer les idées reçues, j’aurais mis l’activité à la tête des propriétés des corps, et je n’aurais regardé la mobilité que comme une conséquence de l’activité. Au reste, ce ne sont pas les classifications que nous faisons qui sont importantes ; ce qui est essentiel est de bien voir les phénomènes, et dans le cas présent de ne pas se faire une idée fausse de l’inertie, laquelle ne consiste qu’en ceci : c’est que quand un corps reçoit du mouvement, le corps qui lui en donne en perd une quantité égale à celle qu’il lui communique. Passons à une autre observation.

La durée est encore une propriété commune à tout ce qui existe, c’est-à-dire à tout ce qui sent ou est senti. Différente en cela