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Page:Destutt de Tracy - Élémens d’idéologie, première partie.djvu/211

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d’une certaine quantité de mouvement. Passons à la durée.

La durée est, comme nous l’avons dit, une propriété commune à tout ce qui sent ou est senti, et qui appartient à tous les êtres, même indépendamment de l’étendue. Il s’agit maintenant de reconnaître comment nous la mesurons. Sans doute, nous ne la mesurons que par elle-même ; car mesurer une chose quelconque, c’est la comparer à une quantité déterminée de cette même chose, que l’on prend pour terme de comparaison, pour unité. Ainsi, mesurer, évaluer une longueur, un poids, une valeur, c’est trouver combien elles contiennent de mètres, de grammes, de francs, en un mot, d’unités de même genre ; et on ne peut pas évaluer une distance en grammes, ni un poids en francs, ni dire qu’une valeur est plus grande ou plus petite qu’un poids ou qu’une distance, et réciproquement. Mesurer la durée, c’est donc l’évaluer en unités de durée. Mais nous avons déjà remarqué que la propriété des êtres appelée durée, bien différente en cela de celle appelée étendue, ne nous donne par elle-même aucun moyen de constater d’une manière exacte