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Page:Destutt de Tracy - Élémens d’idéologie, première partie.djvu/214

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la mesure fixe de la durée ; il faudrait pour cela que la même quantité d’étendue parcourue répondît toujours exactement à la même quantité de durée écoulée ; et pour que cela arrivât, il faudrait que nous n’eussions égard, dans la mesure du temps, qu’à un seul mouvement d’une vitesse connue et uniforme.

Je réponds que c’est aussi ce que vous faites sans vous en apercevoir. En effet, prenez-y garde, dans la mesure de la durée, l’unité c’est le jour ; toutes les périodes plus longues sont des multiples de celle-là, toutes celles qui sont plus courtes en sont des fractions : toutes sont plus ou moins arbitraires, aussi toutes varient à notre gré. L’année renferme plus ou moins de jours, suivant que nous préférons de la rapporter au soleil ou à la lune ; le jour seul est un temps qu’on ne peut ni augmenter ni diminuer, parce qu’il est déterminé par la nature des choses et ne dépend pas de nos conventions. Or, à parler rigoureusement, qu’est-ce qu’un jour ? Ce n’est pas le temps qui s’écoule entre deux levers du soleil dans les climats où ce lever avance ou retarde, c’est l’intervalle de deux levers du soleil dans les pays où cet