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Page:Destutt de Tracy - Élémens d’idéologie, première partie.djvu/239

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cure les mesures les plus exactes, et les rapports les plus précis ; mais il aurait dû ajouter que cela n’est vrai que lorsqu’il est employé à la connaissance de l’étendue ; car les sensations des piqûres, des brûlures, du froid, du chaud, des frottemens, des chatouillemens, et bien d’autres sont aussi des perceptions que nous devons au sens du toucher ; et il n’est pas plus aisé d’évaluer l’intensité de ces sensations, et d’établir des rapports exacts entr’elles, que lorsqu’il est question des sensations de couleurs, de saveurs, ou d’odeurs, que nous

    à celles des affinités vaincues ; et à force de tâtonnement ils sont parvenus à ce que les nombres assignés aux diiférens acides ne représentassent pas mal, au moins dans beaucoup de cas, les degrés de puissance de ces acides. Mais dans le fait, faute de trouver des mesures exactes de ces degrés de puissance, ils ne peuvent pas se servir de ces nombres pour les calculer rigoureusement ; et ils sont trop éclairés pour l’entreprendre, et pour croire que l’emploi de ces chiffres donne un nouveau degré de justesse à leurs belles observations, et de sûreté à leurs excellens raisonnemens.

    Une quantité quelconque est donc calculable à proportion qu’elle est réductible directement ou indirectement en mesures de l’étendue, car c’est-là la propriété des êtres la plus éminemment mesurable.