Page:Destutt de Tracy - Élémens d’idéologie, première partie.djvu/24

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

cipes un développement proportionné, non pas à leur importance ou à leur difficulté réelle, mais à la crainte de les voir combattus et repoussés, ce qui nécessairement nuit à l’effet de l’ensemble : troisièmement, qu’assuré de trouver des préventions dans l’esprit de mes lecteurs, j’ai quelquefois été obligé d’aller au-devant, et, pour cela, de déranger l’ordre naturel des idées. Car, quoique Condillac soutienne avec raison qu’un auteur doit énoncer clairement sa pensée, ne dire que ce qui est nécessaire pour la prouver, et n’avoir aucun égard aux préjugés dominans, et qu’il viendra un temps où on ne lui reprochera pas d’avoir bien écrit, il est pourtant vrai qu’on ne peut pas toujours construire, sans auparavant nétoyer le terrain : peut-être même ai-je trop négligé cette précaution ; du moins est-il sûr que je l’aurais prise plus souvent, si je ne m’étais pas décidé à écrire