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Page:Destutt de Tracy - Élémens d’idéologie, première partie.djvu/252

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autres endroits de ses ouvrages : elle n’est pas partout exactement la même.

Voilà bien des parties distinctes dans cette seule chose que nous appelons la pensée. Les disciples de Condillac, et Condillac lui-même, y en ont quelquefois ajouté d’autres, et souvent en ont retranché : ces variations indiquent déjà qu’il y a de l’arbitraire dans ces divisions, et qu’elles ne sont pas manifestement commandées par les faits ; mais pour en être tout-à-fait certains, il nous suffit de nous rendre un compte exact de la signification de tous ces termes.

Je vois d’abord comme en parallèle et presque en opposition l’entendement et la volonté. Je comprends bien que l’on exprime par le mot volonté cette faculté, ce pouvoir que nous avons de ressentir des desirs, des penchans pour certaines manières d’être, et de l’éloignement pour d’autres : c’est aussi l’usage que nous avons fait de ce terme, et je le crois fondé ; mais je ne vois pas de même pourquoi on grouperait sous le seul mot entendement des choses aussi distinctes que sentir, se ressouvenir, et juger.