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Page:Destutt de Tracy - Élémens d’idéologie, première partie.djvu/406

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les entend de même de jour comme de nuit, de loin comme de près, sans se déranger, sans se tourner vers eux, sans s’en occuper, sans même le vouloir.

Ces deux propriétés qu’ont les sons d’être les plus naturels et les plus commodes de tous les signes, font que de tous ils sont ceux qui nous deviennent les plus profondément habituels par l’usage, et qui se lient et s’unissent le plus intimement en nous aux idées qu’ils représentent[1]. Or, si nous nous rappelons ce que nous avons dit et des effets de l’habitude et de l’effet principal des signes, nous sentirons que cet avantage est immense, et suffit seul pour les faire préférer universellement, et pour que ce soit eux qui secourent le plus efficacement les opérations de l’intelligence humaine.

Les sons cependant ont encore une propriété très-précieuse, c’est de pouvoir devenir des signes permanens. Au moyen de

  1. Une autre circonstance qui contribue puissamment à produire cet effet, c’est l’intime correspondance qui existe entre l’organe vocal et l’organe auditif.

    M. Maine-Biran a eu grande raison d’en faire la remarque dans l’ouvrage ci-dessus cité.