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Page:Destutt de Tracy - Élémens d’idéologie, première partie.djvu/412

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de devenir permanens sans cesser d’être eux-mêmes ; ainsi, outre qu’ils sont très-variés et très-distincts, ils sont de beaucoup les plus naturels et les plus commodes à employer ; ces deux circonstances les rendent habituels à un point dont nulle autre espèce de signes ne peut approcher : de plus, ils deviennent permanens quand on le veut, ce qui accroît beaucoup leur utilité ; et alors ils frappent deux sens au lieu d’un, ce qui augmente encore extrêmement la force de leur liaison avec les idées.

En voilà plus qu’il n’en faut, je pense, pour rendre raison de la préférence universelle que l’on a donnée aux signes vocaux, pour montrer qu’il n’y a aucune comparaison à faire entre cette espèce de signes et toute autre, et pour prouver qu’eux seuls ont efficacement secouru l’intelligence humaine ; et que, dans l’intention de connaître l’influence des signes sur la formation de nos idées, ce sont ceux-là, exclusivement à tous les autres, qu’il nous faut étudier. Nous aurons donc tout ce qu’il peut être intéressant de savoir de l’histoire des signes, en traitant celle des sons articulés : c’est aussi à quoi je me bornerai dans la seconde partie de cet