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Page:Destutt de Tracy - Élémens d’idéologie, première partie.djvu/445

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sa vitesse, on a recours à la durée ; c’est-à-dire qu’on le compare au mouvement qui constate toutes les durées, à celui d’un point de l’équateur dans la révolution diurne. C’est-là l’unité de mouvement à laquelle on les rapporte tous.

Le mouvement comme la durée est donc, ainsi que toutes les quantités possibles, mesuré par une unité de son espèce ; mais il est comme elle évalué en parties d’étendue, ce qui fait qu’il est susceptible de mesures très-précises et très-certaines.

Les effets de plusieurs autres propriétés des corps sont de même, par divers moyens, rapportés à des mesures d’étendue, ce qui rend possible de les apprécier exactement ; d’autres n’en sont pas susceptibles, ce qui réduit à ne les évaluer que par approximation.

En général, remarquez que de toutes les espèces de quantités, l’étendue est la seule dont les divisions soient faciles, précises et permanentes, ce qui la rend la plus éminemment mesurable. De là vient que, seule entre toutes les autres, elle a la possibilité d’être représentée fidèlement sur une échelle plus petite que nature. C’est l’objet de l’art du dessin.

De là vient aussi la facilité que l’on a en géométrie d’arriver à la vérité et à la certitude. Les autres sciences participent plus ou moins à cet avantage, à proportion que les objets dont elles traitent sont plus ou moins réductibles en mesures de l’étendue.

Observez encore que la possibilité d’employer le calcul dans ces sciences, suit exactement la même proportion. Les distances entre les nombres étant déterminées avec une précision rigoureuse, on ne peut les appliquer qu’à des quantités dont les divisions sont