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Page:Destutt de Tracy - Élémens d’idéologie, première partie.djvu/85

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acte de notre faculté de penser par lequel nous rapprochons une idée d’une autre, par lequel nous les lions, les comparons ensemble d’une manière quelconque. Par exemple, quand je juge qu’un cheval court bien, je n’ai pas seulement présentes à l’esprit l’idée de ce cheval et l’idée de bien courir ; je sens que la propriété de bien courir appartient à ce cheval. C’est-là un rapport entre cette action et cet animal. De même, quand je juge que Pierre est gai, que Jacques se porte bien, je ne sens pas seulement l’idée de Pierre et celle d’être gai, l’idée de Jacques et celle de se bien porter, je sens de plus que celle d’être gai convient à Pierre, que celle de se bien porter convient à Jacques : ce sont là des sensations de rapports, ce sont des jugemens. Vous trouverez la même chose dans tous les exemples que vous voudrez choisir, si vous les analysez bien[1].

  1. Nous expliquerons dans la suite avec plus de précision, que l’acte de juger consiste toujours et uniquement à voir qu’une idée est comprise dans une autre, fait partie de cette autre, est une des idées qui la composent ou doivent la composer ; mais nous n’avons pas besoin de cela actuellement. Toutefois, si