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Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 3.djvu/116

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paix en nous jurant que notre première querelle serait aussi la dernière, devrions-nous vivre cent ans !

Notre seconde épreuve domestique fut lorsque nous changeâmes enfin de servante. Le cousin de Marianne déserta, et, à notre grande surprise, il fut découvert dans notre trou à charbon par un piquet de ses frères d’armes, qui l’emmenèrent avec des menottes. Le défilé de tous ces soldats couvrit d’ignominie le parterre sur lequel s’ouvraient les fenêtres de notre façade. Cet évènement me donna le courage de me débarrasser de Marianne, qui partit si pacifiquement après avoir reçu son compte, que je n’y compris rien jusqu’au jour où je sus la vérité sur les cuillers à thé et où l’on me présenta le mémoire des petites sommes empruntées par elle, en mon nom, à tous nos fournisseurs. Après un intérim rempli par Mrs Kidgerbury, la plus vieille femme de ménage de notre banlieue, nous trouvâmes un autre trésor, qui était la plus gracieuse des servantes, mais qui, généralement, tombait le long des escaliers de sa cuisine avec la bouilloire pleine et se précipitait dans le salon comme on plonge dans un bain, avec le plateau à thé devant elle. Les ravages causés par