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Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 3.djvu/140

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quatre shellings six pence et un fifre d’occasion qu’il avait acheté sans savoir en jouer.

Ce dénouement m’aurait été beaucoup moins désagréable si notre page n’avait été repentant : il se repentit d’une façon particulière, par détails et non en bloc. Par exemple, le lendemain du jour où je fus obligé d’aller témoigner contre lui, il fit certaines révélations relatives à un panier de la cave que nous supposions plein de vin, et qu’il avoua ne plus contenir que des bouteilles vides avec leurs bouchons. Un jour ou deux après, le repentir le fit encore se dénoncer comme complice de la cuisinière, qui revendait chaque matin la moitié de notre pain à une petite fille et fournissait de charbon le marchand de lait. Au bout de la semaine, il avoua avoir dérobé une paire de draps de lit. Enfin, sa conscience le poussa à révéler un complot du porteur de notre bière quotidienne, qui devait dévaliser le cottage. Je fus si honteux d’être une victime à ce degré, que j’aurais payé le dénonciateur pour qu’il se tût ou suborné son geôlier pour le faire évader. — Je finis par fuir moi-même chaque fois que j’apercevais un émissaire de police chargé d’une révélation nouvelle, et je n’eus de repos qu’après la sentence qui con-