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Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 3.djvu/168

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« — Chut ! Petite-Fleur, » répondit ma tante en riant : « vous savez que vous ne pouvez vous passer de moi.

» — Oui, je puis m’en passer, » dit Dora. « Vous ne m’êtes bonne à rien. Vous ne montez pas, vous ne descendez pas continuellement les escaliers pour moi. Vous ne venez jamais vous asseoir à côté de moi pour me raconter l’histoire de Davy, lorsque le pauvre petit arriva de Londres à Douvres, les souliers usés et tout couvert de poussière. Vous ne faites jamais rien du tout pour me plaire, tante chérie !… Allons, que je vous embrasse. » Et elle l’embrassa en se hâtant d’ajouter : « Je plaisante, car vous faites tout cela et plus encore !… Mais, bonne petite tante, écoutez-moi : vous irez, je vous tourmenterai jusqu’à ce que vous ayez fait ce que je veux, et je tourmenterai mon méchant garçon s’il ne vous oblige pas d’aller avec lui. Je me rendrai si désagréable… et Jip aussi que vous regretterez bientôt de ne pas être partie. D’ailleurs, » dit-elle, en nous regardant, ma tante et moi, d’un air étonné, « pourquoi n’iriez-vous pas tous les deux ? Je ne suis pas si mal… Suis-je si mal, dites ?

» — Quoi, quelle question ! » s’écria ma tante.