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Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 3.djvu/204

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trouve plus dans sa maîtresse ce quelque chose qui le ranimait et le rajeunissait ; mais il boude, sa vue s’affaiblit, ses membres s’allanguissent, et ma tante observe avec peine qu’il ne la menace plus, qu’il rampe même vers elle quand il est sur le lit de Dora — et ma tante au chevet — pour lui lécher les mains.

Dora alitée nous sourit : elle est belle, elle ne laisse échapper aucune parole d’impatience ou de plainte. Elle nous dit que nous sommes bien bons pour elle, qu’elle sait que son cher et aimable David se fatigue trop, que ma tante ne dort plus, sans en être moins active et prodigue de soins attentifs. Quelquefois, les deux tantes-oiseaux viennent la voir, et alors nous causons du jour de notre mariage, de tout ce qui nous rendait si gais et si heureux.

Quelle étrange pause il semble se faire dans la vie, — comme dans tout ce qui m’entoure de près ou à distance, — lorsque je reste assis dans le calme demi-jour de la chambre, les yeux bleus de ma femme-enfant attachés sur moi, et ses jolis petits doigts s’enlaçant autour de ma main ! je reste ainsi au chevet du lit, des heures et puis encore des heures ; mais