Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 3.djvu/295

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cord avec le désordre des éléments, — c’était toujours la tempête elle-même et mon inquiétude pour Cham qui revenaient sur le premier plan.

Ayant laissé desservir la table sans avoir presque mangé un morceau, j’essayai de me reconforter avec un ou deux verres de vin. Cela ne me réussit pas davantage. Je m’assoupis un moment devant le feu, sans perdre, dans ce lourd sommeil, la conscience de ce qui se passait autour de moi, ni celle des lieux où je me trouvais. Une nouvelle horreur indéfinissable m’enveloppa, et quand je me réveillai… tout mon être frémissait d’une appréhension inexplicable.

Je me levai, j’allai et je vins ; je voulus lire un de ces vieux dictionnaires topographiques qu’on place dans les salles d’auberge ; j’écoutai les bruits imposants de la tempête ; je me rapprochai du feu et j’essayai de me distraire en y contemplant les figures et les scènes que l’imagination y évoque si facilement. À la fin, le monotone mouvement du balancier de l’horloge d’Allemagne qui décorait la muraille, me tourmenta à ce point que je résolus d’aller me mettre au lit.

On aimait à savoir, dans une nuit sem-