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Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 3.djvu/309

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pas de ma chaise, les restes de mon ami d’enfance.

Il était midi quand j’arrivai à Highgate, par un beau jour d’automne : la terre était parsemée des premières feuilles tombées des arbres qui en conservaient encore le plus grand nombre, diaprées de teintes dorées, pourpres et brunes. Je fis à pied le dernier mille du chemin, réfléchissant à ce que j’avais à faire et ayant ordonné à la voiture qui me suivait de s’arrêter pour attendre là de nouvelles instructions.

La maison de Mrs Steerforth avait la même apparence : tous les volets étaient fermés ; pas le moindre signe de vie dans la triste cour pavée qui conduisait par le passage vitré à une porte rarement ouverte.

J’eus besoin de tout mon courage pour sonner à la grille, et il me sembla que la sonnette annonçait l’objet de ma visite. La jeune servante accourut une clef à la main, et, en m’ouvrant, elle me dit :

« — Pardon, Monsieur… êtes-vous malade ? » elle avait remarqué l’altération de mes traits.

« — J’ai été très agité et je suis fatigué, » répondis-je.

« — Qu’est-il arrivé, Monsieur ?… M. James… ?