Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 3.djvu/312

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une si grande perte ; je l’apprends avec peine… je l’apprends avec peine, » répéta-t-elle… « j’espère que le temps sera clément pour vous. 

» — J’espère que le temps, » répondis-je en la regardant, « sera clément pour nous tous. Ma chère Mrs Steerforth, nous devons tous l’espérer dans nos plus grandes douleurs. »

Mon air et les larmes qui mouillaient mes yeux l’alarmèrent. Sa pensée changea tout-à-coup de direction.

J’essayai d’adoucir le son de mes paroles ; mais ce fut d’un accent tremblant que je lui dis : « Votre fils… »

Elle répéta deux ou trois fois à voix basse : « Mon fils ! mon fils ! » et puis d’une voix plus ferme : « Mon fils est malade ? 

» — Très malade. 

» — Vous l’avez vu ? 

» — Je l’ai vu. 

» — Êtes-vous réconciliés ? »

Je ne pus dire Oui, je ne pus dire Non. Elle tourna à demi la tête du côté où tout à l’heure Rosa Dartle était debout auprès d’elle, et, pendant ce moment, je dis à Rosa, par le mouvement de mes lèvres : « Mort ! » — De peur