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Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 3.djvu/379

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doigt ou deux et de paraître déconcerté si on les saisissait par une étreinte un peu vive. Alarmé lui-même de son premier mouvement, il rentra bien vite sa main droite dans sa poche, comme si elle venait d’échapper à un piége.

« — Bonté du ciel ! » dit M. Chillip en m’examinant, la tête inclinée sur son épaule ; est-ce donc là M. Copperfield ? Eh bien ! Monsieur, je crois que je vous aurais reconnu si j’avais pris la liberté de vous regarder avec plus d’attention. Il existe une ressemblance frappante entre vous et votre pauvre père, Monsieur. 

» — Je n’ai jamais eu le bonheur de voir mon père, » observai-je.

« — C’est vrai, Monsieur, » reprit M. Chillip avec un air d’apologie ; « et c’est très malheureux sous tous les rapports. Nous n’ignorons pas, Monsieur, votre réputation brillante dans la partie de notre province que j’habite… Il doit y avoir là, Monsieur, une grande surexcitation, » ajouta-t-il en portant le doigt au front « Ce doit être pour vous une tâche pénible d’écrire comme vous faites, Monsieur. 

» — Quelle partie de la province habitez-vous à présent ? » lui demandai-je en prenant un siége à côté de lui.

« — Je suis établi à quelques milles de Bu-