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Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 3.djvu/416

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les fourchettes et les cuillers, les saucières et les beurrières, les sucriers et les pinces à sucre que nous préférerions si nos moyens nous permettaient de les acquérir. Je ne sais pas vraiment si nous serions plus enchantés de les avoir déjà. Nous parcourons ensuite les squares et les rues des beaux quartiers, pour nous dire : voilà l’hôtel qui nous conviendrait, si j’étais créé un des douze juges d’Angleterre. Nous en réglons alors la distribution ; nous meublons notre appartement et les chambres de mes belles-sœurs : telle chose irait mieux ici, telle autre irait mieux là ; c’est ce que nous discutons jusqu’à ce que nous nous soyons mis d’accord ; quelquefois nous allons au théâtre à moitié prix, et c’est d’un merveilleux bon marché. Aussi le spectacle nous amuse sans nous causer le moindre regret, d’autant plus que nous nous livrons complètement, Sophie et moi, à l’illusion de chaque pièce. En retournant à la maison, peut-être achetons-nous un plat froid chez le rôtisseur ou un homard chez le marchand de poissons, et nous soupons délicieusement en parlant de ce que nous ayons vu. Je vous le demande, Copperfield, si j’étais lord-chancelier, pourrions-nous faire cela ? 

» — Mon cher Traddles, » pensai-je, « soyez