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Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 3.djvu/419

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Ce système est celui de l’emprisonnement solitaire. Qu’en pensez-vous ? 

» — Du système ? » demanda Traddles d’un air grave.

« — Non, de la proposition. Dois-je accepter, et voulez-vous venir avec moi ? 

» — Je n’ai pas d’objection, » dit Traddles.

« — Alors, je vais lui écrire que j’accepte. Sans parler des mauvais traitements que nous subissions vous et moi, vous vous souvenez, je suppose, que ce même M. Creakle avait mis son fils à la porte de chez lui, et qu’il rendait la vie dure à sa femme et à sa fille. 

» — Parfaitement, » dit Traddles.

« — Eh bien ! lisez sa lettre, vous y verrez qu’il est le plus tendre des hommes pour les prisonniers qui ont commis toute la kyrielle des crimes conduisant un condamné au pénitentiaire. Ces gens-là absorbent toute sa sensibilité, toute la tendresse dont il est capable, à l’exclusion de toute autre créature. »

Traddles haussa les épaules et ne parut pas trop étonné. Étais-je bien étonné moi-même ? hélas ! non. J’avais trop observé de pareilles contradictions chez cette espèce humaine qui fait si souvent sa propre satire. Nous choisîmes