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Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 3.djvu/474

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m’étonnais que les oiseaux ne vinssent pas la becqueter de préférence aux pommes, ses joues et ses bras n’ont plus cette éblouissante fraîcheur de ses beaux jours. Ses grands yeux noirs, qui assombrissaient tout son visage de leurs reflets, se sont affaiblis, quoiqu’ils brillent encore. Mais l’index de sa main, si rude que je le comparais à une râpe à muscade, est toujours le même, et quand je vois le plus petit de nos garçons aller et venir entre ma tante et elle, je me rappelle l’essai de mes premiers pas d’enfant dans le salon de Blunderstone. Nous avons consolé ma tante de son ancien désappointement : elle est la marraine d’une vraie Betsey Trotwood, et Dora (qui vient après Betsey) dit elle-même que ma tante la gâte.

Quelque chose encombre la poche de Peggoty : c’est le livre des Crocodiles, un peu avarié depuis le temps et auquel manquent quelques feuillets déchirés, mais que ma vieille bonne montre aux enfants comme une précieuse relique. Rien ne m’amuse comme de regarder un petit garçon, portrait vivant de son père, qui lit à son tour l’histoire des crocodiles et me rappelle mon ancienne connaissance Brooks de Sheffield.