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Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 3.djvu/98

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vous me pardonnerez d’être mariée ? » dit-elle.

Le lendemain, je suis levé de bonne heure et je n’attends pas ma tante long-temps. Jamais cependant je ne vis ma tante ainsi parée : elle a une robe de soie couleur de lavande, un beau chapeau blanc, etc. ; — bref, elle est étourdissante. C’est Jeannette, rentrée à son service, qui l’a habillée, et qui est là pour nous regarder. Peggoty n’est pas loin non plus, et elle veut être placée à la galerie de l’église pour mieux voir toute la cérémonie. M. Dick, qui servira de père à Dora pour la remettre en mes mains d’époux, s’est fait friser ; Traddles a un superbe habit bleu, un gilet de satin blanc… Mais M. Dick et lui sont surtout remarquables par leurs gants !

Sans doute, je vois tout cela ; tout cela est devant mes yeux, mais je suis ébloui et j’ai l’air de ne rien voir… Je suis encore à penser que c’est toujours un rêve. Cependant quand, montés dans une voiture découverte, nous allons accomplir le dernier acte de ce mariage fantastique, je le trouve assez réel pour regarder avec une sorte de compassion les infortunés passants qui n’y prennent aucune part et qui se rendent, comme d’habitude, à leurs occupations de chaque jour.