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Page:Dickens - L'embranchement de Mugby, 1879.djvu/128

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maison et tout ce qui sera nécessaire pour monter son ménage. »

La fillette poussa un cri de joie et sembla en danger de s’évanouir de plaisir.

« Quel bijou tu fais ! dit-elle languissamment en se renversant sur sa chaise ; viens ici que je t’embrasse, sans cela il faudra que j’aille te porter mes baisers. »

Ce magnifique programme fut exécuté de point en point. Pour qu’elle ne fût pas privée de la vue des poneys, on sentit la nécessité de commencer par l’emplette de la poupée ; ce fut donc au magasin de jouets que l’on rendit d’abord visite.

Avec une poupée sous chaque bras et une vingtaine d’autres exposées à ses regards sur le comptoir, Polly avait un air d’indécision qui n’était peut-être pas tout à fait compatible avec le bonheur parfait ; mais ce léger nuage se dissipa bientôt. L’objet le plus souvent choisi, le plus souvent rejeté ensuite, fut enfin celui auquel elle donna la préférence. C’était une circassienne de haut rang, aussi royalement belle qu’on peut l’être avec aussi peu de bouche que possible ; elle était revêtue d’une mante de soie bleu de ciel qui s’harmonisait à merveille avec d’amples pantalons de satin rose et avec un chapeau de velours noir que la belle, quoique étrangère à nos froids