Aller au contenu

Page:Dickens - L'embranchement de Mugby, 1879.djvu/39

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

privés, les défrichements même du Far-Ouest, lui envoyèrent des députations ; les journaux retentissaient de vers et d’articles à sa louange. Tant d’hommages finirent par le fatiguer ; il revint avec un certain soulagement à la régularité de son régime ordinaire. Ses goûts étaient simples ; il aimait la campagne pour y marcher, monter à cheval, s’occuper de ses chiens. Il acheta cette propriété du nom de Gadshill place dont il avait rêvé enfant d’être possesseur, et plaça dans le parc un chalet envoyé de Paris par morceaux, qui devint son cabinet de travail. Le besoin de revoir les rues de Londres qu’il avait tant aimées le ramenait souvent dans cette ville ; sa charitable sollicitude s’y étendait sur les enfants pauvres, abandonnés, malades, et la plus belle peut-être des conférences publiques qu’il se plaisait à faire, fut en faveur d’un hôpital d’enfants.

Toujours entouré de respect et d’admiration, Dickens visita l’Italie, la Suisse, la France. Il mourut à Gadshill place, en 1870, à l’âge de 58 ans. Malgré ses crises, qui l’avaient repris, il écrivait assidûment ; il écrivit encore presque à l’heure du dîner, le jour où la mort le foudroya. Sa fin si imprévue fut un deuil général : la Reine fit télégraphier à la famille Dickens sa profonde sympathie, et une multitude éplorée se porta vers la tombe qui fut élevée au romancier dans l’abbaye de Westminster, auprès des