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Page:Dickens - L'embranchement de Mugby, 1879.djvu/51

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faisait tout à fait l’effet d’une cabine dans une baleine ; mais un feu ardent brillait dans sa grille rouillée, et, sur son plancher, il y avait un plateau rempli de lampes nouvellement allumées et toutes prêtes pour le service des wagons. Elles formaient une brillante illumination, et leur clarté, jointe à leur chaleur, expliquait parfaitement la popularité de ce petit endroit. Cette popularité était attestée par les nombreuses traces que les culottes de velours avaient laissées sur le banc placé près du feu, et par les non moins nombreuses empreintes que les épaules ornées du même velours avaient faites sur le mur contre lequel le banc s’adossait. Quelques planches malpropres supportaient une quantité de lampes et de burettes à huile, ainsi qu’une odorante collection de ce qu’on aurait pu prendre pour les mouchoirs de poche de toute la famille quinquet.

Comme Barbox frères (pour lui donner le nom que portait son bagage) s’asseyait sur le banc et présentait à la flamme les mains qu’il venait de déganter, son regard tomba sur une petite table de bois blanc très tachée d’encre, qui le touchait presque. Il y vit quelques bouts de papier grossier et une vieille plume de fer réduite à la plus fâcheuse condition et presque hors de service.

« Eh quoi ! s’écria-t-il, vous n’êtes sûrement pas un poète, mon bon ami ? »