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Page:Dickens - L'embranchement de Mugby, 1879.djvu/82

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gique en ressortit encore plus luisante qu’auparavant.

Le lampiste commençait à dire : « Pas trop, monsieur… » lorsque sa fille l’interrompit en s’écriant : « Oh ! oui, monsieur, il fait 14, 15 et même 16 heures par jour, parfois même il travaille 24 heures de suite.

— Et vous, Phœbé, dit son visiteur, avec votre école d’une part et votre dentelle de l’autre…

— Mon école ! mais c’est un plaisir pour moi ! » s’écria-t-elle, tandis que ses yeux s’ouvraient plus grands encore, comme s’ils eussent été tout surpris de voir un esprit si obtus. « Je l’ai commencée quand j’étais toute petite, parce que cela me mettait en contact avec d’autres enfants. Vous voyez bien que ce n’était pas là un travail ! Depuis, j’ai continué pour les empêcher de s’éloigner de moi, les chers mignons ! je le fais par amour et non comme un labeur, vous le comprenez bien, n’est-ce pas ? Et quant à mon tambour à dentelle… »

Pendant la première partie de son discours, ses mains s’étaient arrêtées comme si son argumentation nécessitait le concours combiné de toutes ses forces ; mais, en nommant son cher instrument de travail, elle se remit à manier vivement ses fuseaux. « Cela accompagne mes pensées quand je pense, mes chansons quand je les fredonne ; cela peut-il donc s’appeler travailler ? Non, non, monsieur ;