La porte s’ouvrit. Obenreizer entra. Du premier coup d’œil, il vit que Marguerite était absente.
— Eh ! quoi ! — s’écria-t-il, — ma nièce s’est retirée ! Ma nièce n’est point restée pour vous faire compagnie, Monsieur Vendale. C’est impardonnable, je vais la ramener.
Vendale l’arrêta.
— Ne dérangez pas Mademoiselle Obenreizer, — dit-il. — Je vois que vous êtes revenu sans votre ami.
— Il est resté auprès de notre compatriote pour le consoler. Une scène à déchirer le cœur, Monsieur Vendale. Les pénates au Mont de Piété ! Toute une famille plongée dans les larmes ! Nous nous sommes tous embrassés en silence. Mon ami était le seul qui fût resté maître de lui !
Là-dessus, il envoya chercher du vin.
— Puis-je vous dire un mot en particulier, Monsieur Obenreizer ? — lui demanda Vendale.
— Assurément.
Obenreizer se tourna vers Madame Dor.
— Bonne et chère créature, vous succombez au besoin de repos, — lui dit-il, — Monsieur Vendale vous excusera.
Madame Dor se mit en route et n’accomplit pas, sans peine, le grand voyage du poêle à son lit. Chemin faisant, elle laissa tomber un bas ; Vendale le ramassa et ouvrit la porte à la bonne dame. Elle fit un pas en avant. Voilà encore un bas par terre ! Vendale se baissa de nouveau et Obenreizer intervint avec force excuses, tout en lançant à la vieille Suissesse certain regard qui acheva de la mettre en désordre. Cette