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Page:Dickens - L’Abîme, 1918.djvu/128

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Cette lettre expédiée, ce sujet s’effaça rapidement de l’esprit de Vendale. Il avait à penser à d’autres choses plus intéressantes sans doute. Le même jour, il fit à Obenreizer la visite que celui-ci attendait. Il fut entendu que plusieurs soirées seraient réservées chaque semaine à ses entrevues avec Marguerite, toujours en présence d’un tiers. Sur ce point Obenreizer insista poliment, mais avec un entêtement inflexible. La seule concession qu’il fit à Vendale fut de lui laisser le choix de cette tierce personne, et, confiant dans l’expérience acquise, le jeune homme choisit sans hésitation l’excellente femme qui raccommodait les bas d’Obenreizer en dormant. En apprenant la responsabilité qui allait peser sur elle, Madame Dor se montra fort agitée. Elle attendit que les gens d’Obenreizer l’eussent quittée et regarda Vendale avec un clignement sournois de ses grosses paupières, et puis on se sépara.

Le temps passait. Les heureuses soirées auprès de Marguerite s’écoulaient trop rapidement. Dix jours après qu’il avait écrit à la maison de Suisse, Vendale, un matin, trouva la réponse sur son pupitre avec les autres lettres apportées par le courrier.

Chers Messieurs,

» Nous vous présentons nos excuses pour la petite erreur dont vous vous plaignez. En même temps nous regrettons d’ajouter que les recherches dont cette erreur a été la cause nous ont amenés à une découverte inattendue, car c’est une affaire des plus graves pour vous et pour nous.

» N’ayant plus de Champagne de la dernière récolte, nous prîmes des arrangements pour créditer votre maison de la valeur des dix