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Page:Dickens - L’Abîme, 1918.djvu/132

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que moi-même, — dit-il d’un ton amical ; — qu’avez-vous l’intention de faire ?

— Je suis à la discrétion de Defresnier et Cie, — répondit Vendale. — Dans l’ignorance absolue des circonstances qui ont accompagné le vol, je ne puis que faire ce qu’ils me recommandent. Le reçu que je tenais à l’instant est numéroté et imprimé. Ils paraissent attacher à ce détail une importance particulière. Pourquoi ?… Vous qui avez dû acquérir une certaine connaissance de leurs affaires, tandis que vous étiez dans leur maison, pouvez-vous me le dire ?

Obenreizer réfléchit.

— Si j’examinais le reçu ! — dit-il.

— Bon ! — s’écria Vendale, frappé par le changement qui venait de s’opérer sur sa physionomie. — Vous sentez-vous incommodé ? Encore une fois, approchez-vous donc du feu. Vous avez l’air d’être transi… Oh ! j’espère que vous n’allez pas tomber malade.

— Je ne sais, — dit Obenreizer. — Peut-être ai-je pris froid. Votre climat Anglais aurait bien fait d’épargner l’un de ses admirateurs… Mais, faites-moi voir le reçu.

Tandis que Vendale rouvrait la chambre de fer, Obenreizer prit une chaise et s’assit ; il étendit ses deux mains au-dessus de la flamme.

— Ce reçu ! — s’écria-t-il encore avec une vivacité extraordinaire, lorsque Vendale reparut, tenant un papier à la main.

Le portier, au même instant, entrait avec une provision de charbon de terre ; son maître lui recom-