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Page:Dickens - L’Abîme, 1918.djvu/74

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Joey, et s’amusait à remuer doucement les végétaux étranges.

— En vérité, — dit-il, — ne pas y toucher ! Et pourquoi ?

— Pourquoi ?… Parce qu’ils naissent des vapeurs du vin, et qu’ils peuvent tous faire comprendre ce qui entre dans le corps d’un malheureux garçon de cave qui vit ici depuis trente ans ; parce que vous feriez tomber sur vous de sales insectes, qui se meuvent dans ces gros pâtés de moisissure, — répliqua Joey Laddle, qui se tenait toujours à l’écart, — mais il y a encore une autre raison, Monsieur George : il y en a une autre !…

— Laquelle ?

— À votre place, Monsieur George, je ne jouerais pas avec cette latte. Et la raison, je vous la dirai si vous voulez sortir d’ici. Regardez la couleur de ces champignons, Monsieur George.

— Eh bien ?

— Allons ! Monsieur George, sortons d’ici.

Il s’éloigna avec sa chandelle. Vendale le suivit tenant la sienne.

— Mais achevez donc, Joey, — dit-il. — La couleur de ces champignons ?

— C’est celle du sang, Monsieur George.

— En vérité, oui… Après ?…

— Eh bien ! Monsieur George, on dit…

— Qui… on ?

— Comment saurais-je qui ? — répliqua le vieux garçon de cave exaspéré par la nature déraisonnable de cette question. — Qui ?… On… on… Cela en dit